Peter Robb Pearson, O.C., cinéaste canadien acclamé, réalisateur et défenseur infatigable du cinéma canadien, s’est éteint paisiblement le 2 avril 2025, à l’âge de 87 ans.
Né à Toronto, fils de Dorothy Robb et Charles Pearson, Peter et son frère Paul, surnommés « ces garçons Pearson » par tout leur quartier, ont très tôt fait preuve d’un esprit entreprenant et intransigeant. Si leur audace leur valait parfois des ennuis avec les aînés, elle annonçait déjà le destin hors norme de Peter.
Il étudie les sciences politiques à l’Université de Toronto et le cinéma au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome. En 1964, il rejoint la CBC, puis l’Office national du film en 1966. À la CBC, il contribue à l’émission marquante This Hour Has Seven Days.
Son talent lui valent dix-neuf Prix du cinéma canadien. Parmi ses œuvres majeures figurent The Best Damn Fiddler from Calabogie to Kaladar (1968), qui lança la carrière de Margot Kidder, et Paperback Hero (1973), une réflexion sur l’identité canadienne sous l’influence de la culture américaine. Pour la télévision, il crée des drames novateurs comme The Tar Sands (1977), Snowbird (1981) et Ken Dryden’s Home Game (1990), explorant le rapport du Canada au hockey.
Tout au long de sa carrière, Peter s’est battu avec passion pour l’industrie cinématographique canadienne. Il fut président de la Directors Guild of Canada (1973-76) et premier président du Council of Canadian Filmmakers. Son leadership à Téléfilm Canada, durant ses années fondatrices, en fit un pilier du financement pour les cinéastes canadiens.
À la retraite, il fonde Cinéemagique, un club de cinéphiles dédié à la projection d’œuvres variées, des films d’art européens aux indépendants américains primés, en passant par les réalisations prometteuses de jeunes cinéastes canadiens.
En décembre 2023, Peter est nommé Officier de l’Ordre du Canada pour sa contribution exceptionnelle au cinéma et à la télévision canadiens.
Pour Peter, le monde était un lieu fascinant et exotique. Amoureux du cinéma, du sport, de l’opéra et des mots croisés du New York Times, il enchantait ses proches avec ses récits d’aventures, n’hésitant jamais à « laisser la vérité s’effacer devant une bonne histoire ».
Malgré ses nombreuses réalisations, il affirmait que son rôle le plus gratifiant fut celui de père de son fils DeBeauce (Louis) et de grand-père fier d’Ella et Leo. Il adorait emmener Louis dans des aventures, des plateaux de tournage aux entraînements de printemps de la MLB, en passant par les abonnements saisonniers aux Blue Jays de Toronto. Il a aussi entraîné avec passion Louis et ses amis dans les ligues sportives locales et scolaires.
Il laisse dans le deuil Louis, Ella et Leo, ainsi que Fiona, Suzanne, Danielle, Todd, Jan et Suzanne.
La famille tient à remercier chaleureusement l’équipe extraordinaire de l’Hôpital Ste. Anne — Mimi, Yoyo, Kassy, Chandra, « Rebecca », Kelly, Des, Marie et toute l’équipe — qui a veillé sur Peter durant ses quatre dernières années avec un amour et une attention dépassant toutes les attentes. Leur gentillesse, leur humour et leur compassion ont illuminé ses derniers jours.
Une cérémonie commémorative aura lieu le vendredi 2 mai au Cinéma du Musée, situé au Musée des Beaux-Arts de Montréal (1379A, rue Sherbrooke Ouest). Les visites débuteront à 10 h, suivi de la cérémonie à 11 h, puis d’une réception.